Belmont d'Azergues
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Les famines en Beaujolais au XVII° et XVIII° siècle ...

La petite province du Beaujolais a été, à diverses époques, cruellement décimée par la peste et la famine. Non seulement ces fléaux qui, d'habitude, vont ensemble, exercèrent leurs ravages dans les grands centres de population tels Villefranche, Belleville ou Beaujeu, mais ils sévirent encore avec une extrême violence dans les plus humbles localités de la région.

La montagne comme la plaine fut dévastée. En 1694 et 1709 le mal se fit sentir surtout à Thizy, Mardore, Saint-Victor-Cours et St-Jean-la-Bussière.

L'hiver, pendant ces années, fut si rigoureux qu'il détruisit toutes les récoltes, soit en grains, soit en vin ou en fruits et le paysan dut se nourrir de plantes sèches et d'herbes de toutes sortes.

Un témoin oculaire raconte qu'à Saint-Jean-la-Bussière, « les pauvres étaient dans une si grande famine qu'ils mangeaient par les prés comme des bêtes, et les racines de mauves ou de panoyes sauvages étaient leur nourriture ».

Dans le même village presque tous les noyers furent gelés ; le chanvre manqua aussi.

La mortalité était si grande que l'on ne pouvait subvenir aux nécessités de chacun. Plusieurs moururent de la peste. « On était obligé de faire amener les morts par des charrettes, lesquels avaient demeuré quelquefois trois jours, ne trouvant qui les voulut l'apporter ; on était même contraint de les mettre dans la fosse avant de rien chanter ni faire aucune cérémonie, à cause des méchantes odeurs qu'ils exhalaient ».

« Les hommes étaient si rares que c'étaient les bonnes filles qui les transportaient avec quantité d'herbes fortes pour se préserver de prendre le mal ».

Nombre de maisons restèrent vides, la mort ayant tout enlevé, grands ou petits.

On faisait du pain de fougères qu'on vendait jusqu'à trois sols la livre, du pain de graines de foin, d'écorce et de pin.

Les paysans conservèrent longtemps le souvenir de ces années terribles et le transmirent à leurs descendants ; la première, celle de 1694, était appelée la méchante, la seconde, celle de 1709, l'année cruelle. «Dieu veuille, disait l'abbé Roland, curé de Saint-Georges-de-Thizy, que nous ne voyons pas de nos jours une semblable année 1709 ; j'en ai enterré qui ont mangé des chiens, des chats et autres animaux dont l'usage est mortel et fait horreur. A cause des grandes fatigues que j'ai éprouvées pendant l'année, étant jour et nuit sur pied pour l'administration des sacrements, j'ai pu oublier d'inscrire cent cinquante personnes qui sont mortes ». (A cette époque, c'est le curé qui tient les registres d'état civil). Le registre n'en porte en effet qu'une quarantaine...

En 1694, il semble qu'il y ait eu 42 morts sur la paroisse de Charnay-Belmont.

Je n'ai pas trouvé les indications pour 1709.